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dimanche 9 mai 2010

Avoines bleues

Trois avoines bleues
Ébouriffées
Trois avoines folles
Au vent se pavanent

Trois reines en goguette
Touffes en panache
Attendent un train
Qui ne passe pas

Trois mésanges affairées
Grapillent non loin
Quelques larves qui vaillent
Pour l'hiver qui vient

Cour de presque automne

Quelques grands érables
Des samares au vent
Mille jeunes pousses

Des cormiers en lisière
Des grappes fermentées
Quelques oiseaux ivres

Un amélanchier de nulle part
Quelques ronces odorantes
La verge d'or s'étiole

samedi 8 mai 2010

Premier été

Au commencement étaient le rouge, le jaune et l'orangé.
Il y eut aussi les noirs, les gris et les bruns.
Surgirent ensuite les blancs de terre et les bleus de ciel.
Vint enfin le vert le jour où vint la vie.

Il mollifia le blanc, réchauffa le bleu,
Attendrit le rouge et le noir,
Adoucit les gris, les bruns et les orangés.

Des arbres on ne vit bientôt plus que leurs troncs dressés desquels s'élançaient des branches fortes vers le ciel en quelque au-delà, loin, très loin des cimes opaques. Ainsi débuta sous une sombre lumière la fervente célébration païenne qui dura tout un été.

mardi 4 mai 2010

La part d'ombre

Sa part d'ombre avait à mes yeux autant d'éclat que sa part de lumière. Je l'aimais.

Une première version de ce texte a été écrite pour les "Impromptus littéraires", un atelier virtuel où l'on écrit "sous la contrainte". Cette semaine on y proposait "la part d'ombre".

lundi 3 mai 2010

Bibliothèque municipale

La voix basse
Je regarde l'heure
Deux livres à la main

Une souris blanche
Dort sur son tapis
On ferme à vingt heures

La planète en boule
Trône sur l'étagère
Du monde en feuillets

La poussière fine
Des livres décatis
Me prend à la gorge

Je devine soudain
Que dehors m'attend
Il fait nuit déjà

Neige de mai

Chuinte la neige
Sous les pneus d'été
Parcours alternatif

Haïku 4

Les neiges de mai
Ne sont que fleurs d'eau
Pétales enlacés

dimanche 2 mai 2010

Les abois

Une bruine glaciale
De fins bavardages
Couvre la mince coulée
S'échappant de sa plume

Les mots soudain sont froids
Leur glaçure se fendille

L'homme aux abois se tait
De peur que ne s'épuise
La veine d'argile
Dont il panse son âme

Qui êtes-vous ?

Ma photo
Je dispose de 1200 caractères. Le reste, c'est de la frime.